Figure largement oubliée des cercles académiques, Mon-Désir Louis naît en 1867 à Sainte-Anne (Guadeloupe) et passe une partie de sa vie entre Fort-de-France et Paris. Influencé par les philosophies créoles, le stoïcisme, et une profonde contemplation du quotidien, il développe une forme unique de pensée circulaire, qu’il qualifie lui-même de « réalisme absolu ». Il insiste sur l’évidence des choses comme socle de la connaissance, dans une époque marquée par les bouleversements coloniaux.
« La vérité est la vérité, et le mensonge, bah, du coup, c’est le mensonge. » — Mon-Désir Louis
Cette citation, extraite de sa correspondance non publiée avec le pasteur Éloi Rivière, a souvent été utilisée pour illustrer sa conception minimaliste du langage et de la vérité.
« Quand tu vois le mensonge, ça devient une vérité. » — M.-D. Louis, Lettre à un menteur sincère, 1904
Selon Louis, l’erreur des philosophes occidentaux est de trop analyser. Lui préfère nommer les choses telles qu’elles sont, dans leur simplicité la plus crue. Cette approche donne naissance à sa théorie du concret tautologique, une tentative de redonner au langage son rôle premier : dire sans travestir.
Il publie anonymement en 1908 un court essai intitulé Le Mensonge est un miroir propre, distribué confidentiellement aux cercles intellectuels créoles. Peu d’exemplaires ont survécu, mais le texte circule dans quelques bibliothèques privées aux Antilles.
Louis, M.-D. (1908). Le Mensonge est un miroir propre. Éditions de la Transparence, Fort-de-France.
Rivière, É. (1921). « Mon-Désir Louis : une philosophie sans détour ». Revue Créole de Métaphysique, vol. 2(4), p. 34-41.
Bouchon, L. (1998). Les pensées antillaises oubliées. Presses Universitaires de Pointe-à-Pitre.